Douzième réunion du Conseil Scientifique
(Bamako : 24 et 26 septembre 2007)
Ordre du jour et Résumés des communications
Les enjeux et les efforts consentis en vue de renforcer l'intégration économique dans les sous-régions d'intégration économique d'Afrique subsaharienne (UEMOA, CEMAC, CEDEAO) accélèrent les perspectives d'une intégration sociale progressive. Il est donc non seulement important de fonder les actions de développement sur une méthodologie rigoureuse d'analyse de la pauvreté, mais aussi de s'assurer de sa robustesse.
Dans le cadre d'un diagnostic en cours de finalisation, AFRISTAT a procédé à une étude critique des méthodes de mesure et d'analyse de la pauvreté dans ses Etats membres. Cette étude d'une part, examine la pertinence des choix techniques et des orientations méthodologiques de la mesure et de l'analyse de la pauvreté, et d'autre part, relève les limites et les bonnes pratiques de la mesure de la pauvreté dans les Etats et propose des pistes d'amélioration.
Tirant profit des principaux enseignements de l'étude et tenant compte des enjeux liés à la formulation de politiques sociales, l'étude conclut sur une proposition d'orientation méthodologique de la mesure et de l'analyse de la pauvreté aux niveaux national et régional, fondée sur une méthodologie autorisant la comparabilité des tendances du phénomène.
La bonne utilisation des techniques d'analyse cartographique, en plein développement, dépend d'une part de la qualité des données, de la pertinence des indicateurs à cartographier et de l'homogénéité des procédures de collecte et d'autre part de la simplicité et de la convivialité des logiciels choisis, pour l'analyse, l'habillage et la mise en pages des cartes.
La méthode est statistique et cartographique : il s'agit de construire des indicateurs socio-économiques permettant d'évaluer les potentiels des zones étudiées (régions, provinces, pays etc.), puis de produire une cartographie de ces indicateurs de pauvreté, complétant le traitement statistique (effets de proximité et dynamiques économiques régionales).
AFRISTAT se propose d'approfondir la réflexion sur les utilisations du Système d'information géographique (SIG) en valorisant les bases de données socio-économiques et les répertoires disponibles ; ceci concernera : (i) l'analyse thématique des données illustrant les tendances de la pauvreté ; (ii) le positionnement spatial des indicateurs physiques disponibles, depuis les infrastructures sociales (écoles, centre de santé) jusqu'aux établissements industriels et commerciaux ; (iii) la visualisation des infrastructures de transports, d'énergie et de communication de manière à contribuer aux études et stratégies d'aménagement du territoire.
L'organisation d'un recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) est contraignante dans toutes ses phases, de la préparation des opérations à la diffusion des résultats, en passant par la collecte, l'exploitation et l'analyse. Face aux contraintes en ressources humaines et financières pour réaliser un tel projet dans des délais raccourcis, comment peut-on optimiser le RGPH et ses procédures ?
Longtemps considéré comme projet dont la préparation était généralement engagée deux à trois ans avant le dénombrement, il importe, pour optimiser, de reconsidérer les opérations de recensement dans un programme intégré et cohérent de collecte de données démographiques et socio-économiques. Ainsi, entre deux dénombrements censitaires, on réaliserait des enquêtes par sondage thématiques comportant des objectifs dont la réalisation nécessite des méthodes de collecte plus complexes.
Cette approche permettrait de prendre en compte d'une manière plus efficiente les demandes en statistiques sociales. La satisfaction de telles demandes constituera sans nul doute la base essentielle pour le calcul des indicateurs de suivi et évaluation des stratégies de réduction de la pauvreté.
Cette approche comporte aussi d'autres avantages certains, notamment la constitution d'un échantillon-maître et la mise à jour régulière des bases de sondage.
En tant que dispositif central des besoins d'informations sociodémographiques et ossature des systèmes d'information pour le suivi et évaluation des stratégies de réduction de la pauvreté, le programme de recensement général de la population et de l'habitat peut répondre plus efficacement aux besoins des politiques et des programmes de lutte contre la pauvreté des pays.
Pour une meilleure connaissance des interventions des partenaires techniques et financiers (PTF) dans le secteur de la statistique, AFRISTAT, en partenariat avec PARIS21, a entrepris de réfléchir sur la stratégie à mettre en place pour collecter des données sur ces interventions. Le but ultime visé est d'accroître la visibilité du soutien des partenaires et d'inciter à l'intégration des mécanismes de coordination des interventions des PTF dans un système cohérent, optimal et pérenne de production statistique.
Les préoccupations abordées dans la communication porteront sur deux propositions : (i) un cadre propice à une meilleure coordination des actions des PTF, tenant compte d'une part, de la collaboration fondée sur le dialogue entre les composantes du système statistique national (SSN) et, d'autre part, entre les PTF et les Etats ; (ii) un mécanisme de gestion optimale du suivi et de l'évaluation des actions entreprises avec les principaux partenaires. Dans la perspective de la seconde proposition, un intérêt particulier sera accordé à deux aspects complémentaires.
Le premier concerne la collecte des données de façon générale, l'objectif étant : (i) de réfléchir sur la pertinence et les acquis des dispositifs de collecte existants utilisés par AFRISTAT et d'autres institutions qui sollicitent régulièrement les SSN ; (ii) d'identifier les difficultés ; (iii) de dégager des enseignements et les perspectives souhaitables. A cet effet, nous nous interrogerons, face à de nombreuses demandes auxquelles les SSN sont confrontés, sur la nécessité et la possibilité de l'utilisation d'un « questionnaire unifié », approuvé par la communauté internationale pour alléger la tâche des SSN des Etats d'Afrique subsaharienne.
Le second aspect concerne une proposition de dispositif à mettre en place pour valoriser les données collectées et dynamiser ainsi la fonction « observatoire » d'AFRISTAT. A cet effet, il est envisagé de développer les bases de données existantes ou/et d'en construire de nouvelles en veillant de prendre en compte les données issues des enquêtes sur les données institutionnelles et structurelles sur les SSN qu'AFRISTAT s'apprête à relancer.