INTRODUCTION | ||
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La création de l’Observatoire économique et statistique d’Afrique subsaharienne (AFRISTAT), le 21 septembre 1993 par les ministres de l’Economie et des Finances des quatorze Etats africains qui formaient la Zone Franc 1 à l’époque, a marqué un tournant, non seulement pour ces Etats mais aussi pour l’ensemble des pays d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, dans le domaine de la formulation des politiques pour le développement de la statistique. Après une décennie d’existence fonctionnelle marquée par des performances confirmées et incontestées, AFRISTAT entame son deuxième cycle de fonctionnement à partir de janvier 2006. Cette deuxième phase de son développement correspond aussi à celle de la reconstitution du Fonds AFRISTAT qui assurera l’essentiel du financement de ses activités pour la période 2006-2015. Depuis lors, cette organisation, dont les activités ont démarré effectivement en janvier 1996, a apporté sa contribution positive et remarquée dans la recherche des solutions aux multiples problèmes qui freinent la mise à disposition régulière d’une information statistique indispensable à la prise de décision. Sa mise en place a coïncidé, au début des années 90, avec le démarrage du processus de démocratisation qui devait faire prendre conscience de la nécessité pour tous les acteurs de la vie économique et sociale de disposer d’une information statistique fiable, crédible et nécessaire pour la bonne gouvernance des Etats. AFRISTAT est né dans un environnement de crise économique et financière marquée par la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel appuyés par la communauté internationale qui suscitaient une demande accrue de données statistiques pertinentes à laquelle les instituts nationaux de statistique (INS) avaient du mal à répondre. S’agissant particulièrement des Etats de la Zone Franc, la dévaluation du Franc CFA en début 1994 a mis encore en lumière la faiblesse des systèmes statistiques nationaux (SSN) à réagir à une telle exigence. Pendant la même période, la création des institutions d’intégration économique sous-régionales était confrontée à la même difficulté de disposer de données harmonisées et comparables pour la formulation des politiques d’intégration. Face à cette situation, la création de cette organisation répondait au besoin de « contribuer au développement des statistiques économiques, sociales et de l'environnement dans les Etats membres et de renforcer leurs compétences dans ce domaine ». En d’autres termes, l’action d’AFRISTAT devait permettre à ses Etats membres d’améliorer la production de données statistiques fiables et utiles tant aux administrations publiques qu’au secteur privé et à la société civile. C’est dans cette perspective que, le 19 septembre 2000, le Conseil des Ministres d’AFRISTAT adoptait le Programme statistique minimum commun (PROSMIC), cadre de référence pour le développement de la statistique dans les Etats membres pour la période 2001-2005. Structuré autour de six domaines prioritaires (coordination statistique, comptabilité nationale, conjoncture économique et sociale, diffusion de l’information statistique, statistiques pour le suivi des conditions de vie des ménages et de la pauvreté, et statistiques agricoles), le PROSMIC définissait le socle sur lequel les SSN devaient se construire pour sortir de la léthargie dans laquelle la plupart d’entre eux étaient installés. L’évaluation faite de l’exécution de ce programme a confirmé tout l’intérêt qu’il y avait de poursuivre le développement de la statistique dans les Etats membres pour permettre aux stratégies de développement de reposer sur des informations permettant la mesure des progrès de développement accomplis. Cependant, la mise en œuvre du PROSMIC a connu un certain nombre de limites liées en partie aux difficultés de mobilisation des financements concomitamment pour l’ensemble des Etats 2. Outre les constats faits sur les forces d’AFRISTAT, le bilan-évaluation de ses activités, réalisé à mi-parcours de sa première période de fonctionnement 3, avait recommandé un cadre rigoureux d’activités « afin de donner une plus grande cohérence technique et financière à ses interventions et d’en permettre un meilleur suivi ». Le Programme stratégique de travail d’AFRISTAT pour la période 2006-2010 (PSTA) constitue ce cadre et répond à un double but : doter AFRISTAT d’un outil de gestion, d’anticipation, de coordination et de mobilisation de ressources pour la période sous revue ; offrir aux SSN des Etats membres un cadre dont ils devraient s’inspirer pour bâtir leurs stratégies nationales de développement de la statistique. Ce programme donne un contenu à ce que sera l’action d’AFRISTAT au cours des cinq prochaines années en vue du renforcement des capacités statistiques de ses Etats membres dans le contexte, d’une part, du suivi et évaluation des stratégies de réduction de la pauvreté ainsi que des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), et d’autre part, de l’élaboration de systèmes d’information pour la gestion du développement axée sur les résultats. Le présent document présente le programme stratégique de travail d’AFRISTAT pour la période 2006-2010. Dans une première partie, il est décrit succinctement le contexte général dans lequel le PSTA s’inscrit. La deuxième partie aborde les défis auxquels AFRISTAT aura à face au cours de la période 2006-2010 et énonce sa vision à long terme de son action. La troisième et la quatrième parties exposent respectivement la stratégie et le contenu du programme. Le PSTA aborde aussi d’autres aspects, notamment l’évaluation des coûts, les modalités de la mise en œuvre, le partenariat, le suivi et évaluation, les conditions de réussite et les risques. En annexe, figure le cadre logique des activités. 1AFRISTAT compte aujourd’hui 18 Etats membres : 14 Etats fondateurs (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo) et 4 Etats ayant adhéré depuis le démarrage des activités (Cap-Vert, Guinée, Guinée-Bissau et Mauritanie). 2 Cf. Xavier Charoy (2004), Evaluation du Programme statistique minimum commun. 3 John P. Watson, Graham White, Christine Spanneut, Jean-Michel Emprou (2003), Bilan-évaluation d’AFRISTAT, The European Commission EUROSTAT Unit C-3 |
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